Fièvre périodique auto-inflammatoire

Informations sur le syndrome périodique lié à la cryopyrine

Le syndrome périodique lié à la cryopyrine (CAPS) est une fièvre récurrente héréditaire d'expression clinique variable. On y retrouve trois phénotypes cliniques de gravité croissante qui sont l'urticaire familiale au froid (FCAS), le syndrome de Muckle et Wells (MWS), et le syndrome chronique inflammatoire cutané et articulaire (CINCA). Ce sont des maladies auto-inflammatoires très rares. En France elles ne touchent que 150 à 200 personnes soit une prévalence de 1 / 360 000.

Dans leur forme la moins sévère, le FCAS, les symptômes apparaissent par poussées déclenchés par le froid. Ils sont généraux avec en particulier une fatigue intense, un malaise général accompagné de frissons et sueurs, de myalgies intenses avec sensation de jambes lourdes et des oedèmes des membres inférieurs. Une éruption cutanée violacée maculeuse non prurigineuse apparaît. Il y a en plus des céphalées violentes.

La forme intermédiaire est le MWS. Les symptômes généraux sont là aussi présents mais il y a plus de signes neurologiques. En effet, aux céphalées s'ajoutent des acouphènes et des troubles de l'attention. Il y a un risque d'amylose secondaire dans 25 % des cas.

Le CINCA est la forme la plus sévère de la maladie, qui est active en permanence. Car en plus des symptômes cités précédemment, le sujet est atteint d'un retard staturo-pondéral et de développement, ainsi qu'une dysmorphie faciale (présence de bosses frontales). Le CINCA est caractérisé par la présence de signes oculaires sévères (oedème papillaire, uvéite...), d'anomalies cérébrales (anomalies de la substance blanche, hydrocéphalie...) et d'une méningite aseptique.

Les CAPS ont une origine génétique, la mutation d'un même gène codant pour la troisième protéine de la famille des Nod Like Receptors (NLRP3) ou cryopyrine. NLRP3 est un récepteur intracellulaire. La fixation d'antigènes bactériens (PAMPS) ou de débris cellulaires (DAMPS) à la cryopyrine engendre son activation et forme l'inflammasome. Cet inflammasome active la caspase 1 qui synthétise l'IL-1β à partir de la pro-IL-1β. La mutation génétique a pour conséquence une sécrétion dérégulée et excessive de l'IL-1β. La cytokine IL-1 joue un rôle majeur dans l'induction de la fièvre par une action directe sur les centres de l'hypothalamus où à lieu le contrôle de la température corporelle. De plus, elle favorise l'expression de molécules d'adhérence au niveau de l'endothélium vasculaire, ce qui accroît la migration leucocytaire vers les sites inflammatoires.

Ac utilisés dans cette pathologie

Pour en savoir plus sur le syndrome périodique lié à la cryopyrine

L. Cuisset, I. Jeru, B. Dumont et al ; Mutations in the autoinflammatory cryopyrin-associated periodic syndrome gene: epidemiological study and lessons from eight years of genetic analysis in France, Annals of the Rheumatic Diseases 2011 ;70 : 495-499

I.Koné-Paut ; Syndrome périodique lié à la cryopyrine : CAPS vu à l'âge adulte ; La Revue de Médecine Interne 2015 ; 36(4) : 277-282