Production des AcM
Les premiers anticorps monoclonaux développés étaient entièrement murins. Ils ont été produits par la technique des hybridomes, qui consiste à immortaliser un lymphocyte B en le fusionnant avec une cellule de myélome murin. Cette technique a été mise au point par Georges Köhler et César Milstein et leur a valu le prix Nobel en 1984
Les anticorps monoclonaux sont des anticorps issus d'un même clone de lymphocytes B (LcB) dirigés contre un épitope spécifique.
Dans un premier temps, il faut isoler le lymphocyte B capable de synthétiser un anticorps. Pour cela l'antigène d'intérêt est injecté dans une souris. Les lymphocytes B isolés de l'animal sont ensuite fusionnés avec des cellules de myélomes déficientes en thymidine kinase (TK) et hypoxanthine guanine phosphoribosyl-transférase (HGPRT), deux enzymes nécessaires à la voie de récupération des nucléotides. Les hybridomes qui correspondent donc à une cellule B fusionnée à une cellule de myélome, sont sélectionnés avec un milieu de culture HAT contenant de l'hypoxanthine, de l'aminoptérine et de la thymidine. L'aminoptérine bloque la voie de sauvetage, ce qui empêche les cellules de myélome TK- et HGPRT- de croître car la voie de récupération est déficiente dans ces cellules. A l'inverse ce milieu de culture permet une sélection positive des hybridomes TK+, HGPRT+, car même si l'aminoptérine bloque la synthèse de novo des purines, la thymidine du milieu peut être pris en charge par la TK.
Les hybridomes sont ensuite cultivés en effectuant des dilutions limites de manière à avoir un seul hybridome par puits. Le surnageant de culture de chaque puit est testé par ELISA pour rechercher la présence d'anticorps ayant la spécificité recherchée.
Cette technique a été très utilisée pour produire des anticorps monoclonaux thérapeutiques et de diagnostic. En 1986 le muromonab est le premier anticorps monoclonal thérapeutique autorisé par la FDA (Food and Drug Administration) dans la prévention du rejet aigu d'allogreffes rénales, hépatiques et cardiaques.